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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

l’une des plus sérieuses, mais elle confirme cependant la règle jusqu’à un certain point, car on a remarqué que ces oiseaux mettent le plus grand soin à dissimuler leur nid dans l’épaisseur du feuillage et surveillent leurs petits avec une sollicitude incessante. Ils ressentent donc l’absence de la protection dérivée d’une couleur sombre et suppléent à cet inconvénient par le développement des facultés mentales.

3. Brèves (Pittidæ). — Ces oiseaux élégants et de couleurs éclatantes sont généralement semblables dans les deux sexes. Leur nid est ouvert. Cette exception n’est cependant qu’apparente, car il est curieux de constater que presque toutes les couleurs vives sont sur la surface inférieure, le dos étant d’ordinaire brun ou vert olive, la tête noire, rayée de brun ou de blanc ; nuances qui s’harmonisent aisément avec le feuillage, les rameaux et les racines qui entourent le nid, construit ordinairement sur le sol ou près de terre, et qui ainsi concourent à protéger l’oiseau.

4. Grallina Australis. — Cet oiseau est de couleurs tranchées, blanc et noir. Les sexes sont semblables et son nid est construit dans un endroit exposé, sur un arbre ; il est ouvert et fait d’argile. Celle exception est très-frappante au premier abord, mais je ne suis pas convaincu qu’elle soit très-grave. Avant de pouvoir déclarer que la couveuse est réellement très-visible sur son nid, nous devons connaître l’arbre qu’elle habite en général, la couleur de son écorce ou des lichens qui la recouvrent, les teintes du sol et des autres objets environnants. On a remarqué que de