et ne peut par conséquent pas l’obtenir seul, par le moyen de la sélection naturelle, tandis que la femelle l’acquiert par ce moyen, parce qu’une protection extraordinaire lui est indispensable, soit à cause des risques qu’elle court, soit à cause de sa grande importance au point de vue de la reproduction.
M. Darwin reconnaît que le besoin de protection a pu être quelquefois la cause des couleurs sombres des oiseaux femelles. (Origine des espèces, 4e éd. anglaise, p. 241) ; mais il ne paraît pas attribuer à ce fait un rôle aussi important dans les modifications de couleur, que je suis moi-même porté à le faire. Il rappelle dans le même paragraphe (p. 240), que les oiseaux et les papillons femelles sont tantôt très-ternes, tantôt aussi brillants que les mâles, mais parait considérer ce fait comme dû à des lois particulières d’hérédité, d’après lesquelles les variations de couleur se perpétuent tantôt dans un sexe seulement, tantôt dans les deux. Sans nier l’action d’une telle loi, que M. Darwin me dit pouvoir appuyer sur des faits, j’attribue la différence, dans la plupart des cas, au plus ou moins grand besoin de protection ressenti par les femelles de ces divers groupes d’animaux.
Ceci fut déjà remarqué il y a un siècle par l’Hon. Daines Barrington ; dans le travail déjà cité, il rappelle que tous les oiseaux chanteurs sont petits, et propose, ce que je crois erroné, d’expliquer ce fait par la difficulté qu’auraient de grands oiseaux à se cacher, si leur voix attirait l’attention de leurs ennemis ; il ajoute ensuite : « Je serais porté à croire que c’est pour la