cer une limite. Si quelques modifications organiques peuvent s’expliquer par une loi, pourquoi pas toutes ? Si certaines adaptations ont pu se produire d’elles-mêmes, pourquoi pas les autres ? Si le principe est juste pour quelques variétés de couleur, pourquoi ne l’admettrait-on pas pour toutes celles que nous voyons ? On pense éluder la difficulté en faisant observer que partout apparaît un « but » précis, partant une « combinaison, » et que par conséquent (déduction illogique) on doit y reconnaître l’action directe d’une intelligence, puisque la nôtre produit de semblables « combinaisons » ; on oublie que toute adaptation, quelle que soit son origine, a nécessairement l’apparence d’un arrangement intentionnel ; le lit d’une rivière a l’air d’être fait pour la rivière, tandis qu’il est au contraire fait par elle ; les couches minces d’un dépôt de sable semblent parfois avoir été triées, tamisées et nivelées à dessein ; les côtés et les angles d’un cristal sont parfaitement semblables à ce que ferait la main de l’homme ; pourtant il ne nous parait pas nécessaire d’admettre dans chacun de ces cas l’intervention d’une intelligence créatrice, et nous ne trouvons point de difficulté à reconnaître que ces effets sont produits par la loi naturelle.
Laissons pour un instant le côté général de la question, pour discuter un point spécial qui a été présenté comme concluant contre les théories de M. Darwin. Pour quelques personnes, le beau est une pierre d’a-