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CRÉATION PAR LOI.

barbet et le lévrier ! Les instincts, les mœurs, l’intelligence, la taille, la vitesse, la forme et la couleur ont toujours varié, de façon à produire précisément les races dont l’homme avait besoin, ou que sa fantaisie ou sa passion lui faisaient désirer. Qu’il ait voulu un boule-dogue pour torturer un autre animal, un lévrier pour la chasse, un limier pour poursuivre ses semblables opprimés, les variations nécessaires ont toujours surgi.

Les faits nombreux, dont nous venons de faire une esquisse rapide, sont parfaitement expliqués par la loi de la variation énoncée au commencement de cet essai. La variabilité universelle, dont les effets sont petits, mais se produisent dans toutes les directions, et qui oscille sans cesse autour d’une moyenne jusqu’à ce qu’une marche précise lui soit imprimée par la sélection naturelle ou artificielle, telle est la base simple de la modification indéfinie des formes vitales ; l’homme produit des modifications partielles, mal équilibrées et par conséquent instables, tandis que celles qui sont dues à l’action libre des lois naturelles, se mettent à chaque pas en harmonie avec les conditions externes par l’extinction de toutes les formes mal adaptées, et sont à cause de cela stables et comparativement permanentes. Pour être conséquents avec eux-mêmes, nos adversaires doivent affirmer que chacune des variations qui ont rendu possibles les changements produits par l’homme, a été déterminée à l’endroit et au moment nécessaire, par la volonté du Créateur. Toutes les races produites par l’horticulteur ou l’éleveur, par l’amateur de chiens ou de pigeons, par le preneur de rats, par le sportsman