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PAR LA SÉLECTION NATURELLE.

milieu qui l’entoure cessant de produire sur lui les effets puissants que nous reconnaissons dans le reste du monde organique. Mais, dès que ces mêmes influences ont cessé d’agir sur son corps, elles affectent son esprit ; toute variation dans sa nature morale et mentale, qui lui permet de se préserver mieux des accidents, d’assurer en commun avec ses semblables son bien-être et sa sécurité, sera conservée et accumulée ; les meilleurs spécimens de la race se multiplieront, tandis que les êtres inférieurs et grossiers disparaîtront graduellement, et nous verrons cette marche rapide de l’organisation mentale, qui a élevé les races même les plus abjectes de l’espèce humaine si fort au-dessus de la brute, bien qu’elles s’en rapprochent beaucoup dans la conformation physique, et qui, conjointement avec quelques modifications à peine perceptibles dans la forme, a produit la merveilleuse intelligence des races européennes.


Influence de la nature extérieure sur le développement de l’esprit humain.


Mais, dès l’époque où commença ce progrès moral et intellectuel, et où les caractères physiques de l’homme se fixèrent et devinrent pour ainsi dire immuables, une nouvelle série de causes devait entrer en jeu et prendre part au développement intellectuel de l’espèce humaine. Les aspects divers de la nature devaient se faire sentir à leur tour, et influencer profondément le caractère de l’homme primitif. Quand l’action de la force qui avait