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DE LA LOI QUI A RÉGI L’INTRODUCTION

les formes plus élémentaires qui ont mieux résisté aux conditions modifiées, ont servi de types pour fonder des races nouvelles.

C’est là, croyons-nous, la seule manière que nous ayons d’expliquer dans tous les cas les groupes représentatifs à des périodes successives, ainsi que les fluctuations que nous rencontrons dans l’échelle des organismes.


Objections à la théorie de la polarité du professeur Forbes.


M. Ed. Forbes a proposé récemment l’hypothèse de la polarité, pour expliquer le contraste que présentent les époques très-anciennes et l’époque actuelle d’une part, avec les périodes intermédiaires d’autre part, sous le rapport de la quantité relative des formes génériques ; on sait que leur abondance diminue à partir des temps primitifs et atteint son minimum à la limite des époques paléozoïque et secondaire.

L’hypothèse de M. Forbes nous semble inutile, car ces faits trouvent facilement leur explication dans les principes énoncés plus haut.

Les époques Paléozoïque et Néozoïque du professeur Forbes n’ont presque pas d’espèces communes ; même la plupart des genres et des familles ont entièrement changé de l’une à l’autre. Il est presque universellement admis qu’une pareille révolution dans le monde organique doit avoir occupé un très-long espace de temps. Il ne nous en est resté aucune trace, probablement parce que toute l’étendue des formations primitives ac-