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APPLIQUÉE À L’HOMME.

empêcher de considérer comme le but final et le dernier résultat de toute existence organisée. Cette théorie implique donc, que les grandes lois qui régissent le monde matériel ont été insuffisantes à produire l’homme, à moins d’admettre (ce que nous pouvons faire de bonne foi), que le contrôle d’intelligences supérieures est une partie nécessaire de ces lois, comme l’action du monde ambiant est l’un des agents du développement organique. Mais, quand même mon opinion personnelle ne serait pas confirmée, les objections que j’ai présentées demeureraient, et elles prouvent, je crois, qu’au delà de la loi de la sélection naturelle, il en existe une autre plus générale et plus fondamentale. Telle serait l’hypothèse d’une intelligence inconsciente répandue dans toute la nature organique, proposée par le Dr Laycock et adoptée par M. Murphy, mais elle a selon moi le double défaut d’être inintelligible et impossible à prouver. Il est plus probable que la loi véritable est hors de la portée de notre esprit ; mais nous avons, ce me semble, de nombreux indices de son existence et de sa connexion probable avec l’origine première de la nature vivante organisée. (Note A.)


Origine du sens intime.


Nous ne pouvons toucher que très-brièvement à la question de l’origine de la perception et de la pensée, car ce sujet est assez vaste pour remplir à lui seul un volume. Aucun physiologiste ni aucun philosophe ne s’est