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DE LA TENDANCE DES VARIÉTÉS À S’ÉCARTER

lement stationnaire, étant contenue par une disette périodique et par d’autres obstacles.

2° L’abondance ou la rareté des individus dans les diverses espèces est entièrement due à leur organisation et aux habitudes qui en résultent : celles-ci, rendant l’alimentation et la défense plus difficiles dans certains cas que dans d’autres, ne peuvent être compensées que par une différence dans la population appelée à vivre dans une région donnée.

Nous pouvons donc passer à l’étude des variétés, pour laquelle ce qui précède nous fournira des données très-importantes et d’une application directe.


Que les variations utiles tendront à augmenter, les variations nuisibles ou inutiles à diminuer.


Toutes ou presque toutes les variations qui s’écartent du type de l’espèce doivent avoir quelque effet sur les habitudes ou les aptitudes de l’individu.

Même une différence de couleur peut, en le rendant plus ou moins apparent, affecter sa sécurité ; le développement des poils peut aussi modifier ses habitudes ; des changements plus importants, tels qu’un accroissement de la force ou de la dimension des membres ou des organes externes, peuvent affecter la manière dont il se procure sa nourriture, ou l’étendue de pays qu’il peut habiter. Il est aussi évident qu’une modification quelconque exercerait une influence favorable ou fâcheuse sur la durée même de l’existence. Une antilope, par exemple, dont les jambes seront courtes ou