Aller au contenu

Page:Wallace - La sélection naturelle, essais, 1872.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
iii
AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR.

questions ; elle atteint même aujourd’hui les domaines qui paraissaient d’abord lui rester étrangers. Peut-être, sur cette voie nouvelle, trouvera-t-on la solution des problèmes les plus difficiles, tels que la véritable nature des fonctions psychiques de l’homme ou l’origine du langage articulé. Alors, la plupart des difficultés que signale M. Wallace disparaîtront peut-être, et le développement des races humaines sera rattaché, avec celui de tous les organismes, à une cause unique.

Mais est-il bien certain que celle-ci sera la sélection naturelle seule ? Cette théorie ne paraîtra-t-elle pas toujours plus insuffisante à mesure que celle de l’évolution embrassera un plus grand nombre de phénomènes ? — Quelques savants vont déjà jusqu’à appliquer celle-ci à l’ensemble de tous les êtres qui composent l’univers[1]. Cette manière de voir s’appuie certainement sur des faits et sur des rapprochements ingénieux et profonds. Admettons que ceux-ci acquièrent un jour la valeur de preuves positives : espère-t-on, par le principe de l’utilité combinée avec l’hérédité, expliquer la transformation de substances minérales en protoplasme ?

Telles sont les questions qui se posent, tels sont les doutes qui surgissent pour celui qui, étudiant la marche générale des sciences, y cherche les bases d’une conviction philosophique. Je ne veux que les indiquer en passant, et je ne prétends point les discuter. Mon but, plus facile et plus modeste, est seulement de contribuer à étendre le cercle des personnes qui, s’intéressant à

  1. Hæckel, Die natürliche Schöpfungsgeschichte. Berlin, 1870.
    Haekel Generelle Morphologie der Organismen. Berlin, 1866.