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LA MIMIQUE ET LES AUTRES RESSEMBLANCES

genre de protection paraît commun à toutes les classes et à tous les ordres, car il a été constaté partout où nos connaissances de la vie d’un animal sont assez étendues. Il présente différents degrés, depuis la simple absence de couleurs voyantes ou l’harmonie générale avec les teintes de la nature, jusqu’à une imitation si parfaite des détails de la structure de substances minérales ou végétales, qu’elle réalise le rêve des contes de fées, et rend son possesseur invisible.


Théorie de la couleur protectrice.


Nous rechercherons maintenant de quelle manière ces merveilleuses ressemblances ont pu se produire. Si nous retournons aux animaux supérieurs, nous serons frappés de la rareté de la couleur blanche chez les mammifères ou les oiseaux sauvages des zones tempérées ou tropicales. Il n’existe pas en Europe un seul quadrupède ou oiseau terrestre blanc, excepté quelques rares espèces arctiques ou alpines, pour lesquelles le blanc est une protection. Il ne parait pas cependant qu’il y ait chez ces animaux une tendance inhérente à leur nature qui les éloigne du blanc, car dès qu’ils sont réduits en domesticité, des variétés blanches apparaissent, et semblent prospérer comme les autres. Nous avons des souris et des rats blancs, des chats, des chevaux, des chiens, du bétail blancs, de la volaille blanche, des pigeons, des dindons, des canards, des lapins blancs. Parmi ces animaux, les uns sont domestiqués depuis très-long-