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ALBERT

Essayez encore.

JEANNE

Avec vous ? Merci ! J’ai peur du dégoût ; un moment arrive où l’on se connaît trop ; ce que l’on prenait pour un grain de beauté devient une tache, et les chevelures d’or finissent toujours par s’appeler des cheveux roux. J’admettrais que l’on me quittât par colère ou par dépit, non par lassitude. C’est mon amour-propre à moi. Alors, je prends l’avance.

ALBERT (résigné)

Je m’en vais.

JEANNE

Vous noyer ?

ALBERT (souriant)

Qui sait ?

JEANNE

Oh ! c’est dommage, voilà le seul compliment qu’on ne m’ait jamais fait. Au revoir !



Scène II


Les mêmes, Mariette, Gaston
GASTON (arrêtant Albert qui va pour sortir)

Halte ! (à Jeanne) Madame, vous allez bien ?

JEANNE

Très mal, monsieur, et vous ?

GASTON (distrait — vite)

Moi de même, merci.

JEANNE (à part)

Ça y est ! (Haut) Eh bien, que se passe-t-il dans votre monde, dans l’a-ris-to-cra-tie ?