Comment, vous êtes brouillés ?
Un peu ; je crois l’avoir mis à la porte il y a deux mois, dans un moment de… vivacité.
Il vous avait donc blessée ! Je ne permettrai pas…
Laissez donc, c’est insupportable d’avoir sans cesse des défenseurs d’office.
D’office est bien dur, Jeanne !
Eh oui ! laissez-nous donc nous défendre nous-mêmes ; les hommes gâtent vraiment nos vengeances. L’un tue l’autre pour nous servir, et c’est presque toujours… l’autre que nous regrettons. N’ouvrez pas de grands yeux, baron, et surtout laissez-moi faire. Major, tâchez donc de me trouver Gaston de Cléry.
J’y vais, madame (Exit.)
C’est un défi, vraiment !…
Là, là, encore de grands mots ! Mais au bal de l’Opéra il n’y a que les petits qui comptent, mon ami. On ne se fâche pas ici ; je désire parler à Gaston, ce n’est pas un péché ; cela vous déplaît-il ?
Cela m’inquiète. Depuis que vous croyez que la comtesse Christine a Cléry pour amant, il me semble que vous voulez le lui prendre.
Tiens, tiens, tiens, en quelques heures vous avez vu cela ; mais, savez-vous bien que vous êtes très fort !