Scène IX
Eh bien, baron, puisque vous le voulez, je vais vous la dire cette chose extraordinaire : figurez-vous que j’ai vu ce soir, au bal de l’Opéra, une grande dame qui avait perdu son mari depuis deux mois, et cette perte l’ennuyait beaucoup.
Cela m’étonne.
Moi aussi. (À la cantonnade) Et vous, messieurs ?
Certes, d’autant plus que j’ai précisément rencontré, moi, le mari de la dame en question qui faisait la même recherche et la même trouvaille.
Ce qui fait qu’ils sont contents tous deux ?
Non.
Je ne comprends pas !
Voilà : la jeune femme ne veut pas faire le premier pas ; oh ! elle a un orgueil invraisemblable.
Eh bien, cela s’arrange à merveille. Le mari, qui est la docilité même, est disposé à faire un, deux, trois, mille pas ; il m’a soumis son programme ; il s’approchera ainsi, (jeu de scène) prendra la main de sa femme ainsi, et lui