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Scène IX


CHRISTINE, FRIEDMANN, ALBERT (Christine, au bras de Friedmann, s’approche ; aussitôt qu’elle a parlé, Albert la reconnaît).
CHRISTINE (continuant une conversation)

Eh bien, baron, puisque vous le voulez, je vais vous la dire cette chose extraordinaire : figurez-vous que j’ai vu ce soir, au bal de l’Opéra, une grande dame qui avait perdu son mari depuis deux mois, et cette perte l’ennuyait beaucoup.

FRIEDMANN

Cela m’étonne.

CHRISTINE

Moi aussi. (À la cantonnade) Et vous, messieurs ?

ALBERT

Certes, d’autant plus que j’ai précisément rencontré, moi, le mari de la dame en question qui faisait la même recherche et la même trouvaille.

FRIEDMANN

Ce qui fait qu’ils sont contents tous deux ?

CHRISTINE

Non.

FRIEDMANN

Je ne comprends pas !

CHRISTINE

Voilà : la jeune femme ne veut pas faire le premier pas ; oh ! elle a un orgueil invraisemblable.

ALBERT

Eh bien, cela s’arrange à merveille. Le mari, qui est la docilité même, est disposé à faire un, deux, trois, mille pas ; il m’a soumis son programme ; il s’approchera ainsi, (jeu de scène) prendra la main de sa femme ainsi, et lui