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Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/132

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Alors je suis filé aussi et me voilà. Hier à Cologne, demain à Coblence, et ainsi jusqu’au Mont-Blanc ; il n’y a pas de raison pour que cela finisse. Là-dessus, bonsoir ; ils vont commencer leur histoire patriotique, je n’en veux pas, je te verrai à mon retour.

— Comment ! tu pars ainsi, déjà ? mais il me semble que j’ai une masse de choses à te dire.

— Eh ! non, mon brave ; tout le monde va bien en Brabant ; le Palais de Justice a toujours des courants d’air, Manneken-Pis est à sa place et la littérature est dans le marasme. Voilà, bonsoir !

— Voyons ! une minute…

— Non, bonsoir, tu n’es pas seul et ensuite, je te le répète, je n’ai pas envie d’entendre leur sale musique sur Gravelotte.

Un tas de tes Prussiens, ajouta-t-il dans l’oreille de Fer

rian Allons ! adieu… Mademoiselle…

— Il me déplaît, votre ami, monsieur Jacques, fit Greta lorsque Chastel fut parti.

— Un très bon garçon pourtant ; un peu fantasque.voilà tout. A ce moment, un formidable accord de cymbales et de

grosse caisse retentit. Le grand morceau commençait, une sorte de fanfare guerrière symbolisant le départ des escadrons pour la bataille. Au milieu, la Garde au Rhin, jouée vite, en pas redoublé, et, au loin, l’air triste de La Reine Hortense. Les troupes françaises s’avançaient ; leur chant de guerre s’enflait peu à peu. Les Prussiens continuaient, à sons assourdis, leur marche en biais à travers la campagne. Puis, tout à