Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/24

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II

La jeune fille que l’on destinait au duc de Grégory était, elle aussi, de noble famille. Christine de Silvère avait passé sa courte jeunesse — elle avait dix-neuf ans — sous les yeux de sa mère, qui ne voulait pas la commettre avec les petites bourgeoises des Sacré-Cœur. Jolie, avec sa chevelure cendrée dont les ondulations avaient des reflets de bronze, elle possédait la plus aristocratique éducation, n’ayant jamais été dans ce qu’on appelle le monde. La baronne de Silvère était trop délicate de goût pour ne pas comprendre qu’une tache de regard souille, dans les bals, les blanches épaules des vierges, et, malgré les coutumes reçues, s’opposa toujours, non seulement au décolletage, — ce commencement d’abandon — mais à la danse — ce commencement de chute.