Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 2, trad Eidous, 1767.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
Le Chateau

ordres avec ſoumiſſion. C’eſt à nous à fléchir ſa colère, & à détourner ſes décrets. Faites-moi la grace, Seigneur, de me dire ce que portoient ces paroles, nous ſommes réſolues à y obéir. Frédéric fut fâché de s’être engagé ſi avant : la dignité, la fermeté, & la patience d’Hippolite le pénétrèrent du plus profond reſpect : l’air tendre & affectueux avec lequel les Princeſſes ſe regardoient l’une l’autre, penſa lui faire verſer un torrent de larmes. Mais dans la crainte qu’il eut que ſon ſilence ne les allarmât encore davantage, il récita d’une voix foible & tremblante les vers ſuivans :

          Lorſqu’on trouvera une Épée
          À ce Caſque proportionnée,
   Tremble pour les malheurs qui menacent ton ſang :
   Celui d’Alphonſe ſeul pourra ſauver ta fille,
   Et rendre à ce Héros le repos qu’il attend.

Qu’y a-t-il dans ces vers, s’écria Théodore d’un ton d’impatience, qui