Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/170

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…Une telle prétention impliquant double vol, vol à la deuxième puissance, ce que la société ne saurait tolérer.

De mieux en mieux. Que la société tolère le vol simple, le vol à la première puissance, nous n’y voyons aucun inconvénient, et nous y consentons ; mais le vol double, le vol à la deuxième puissance, non pas. Cette morale me satisfait ; cette justice m’enchante.

Seulement, où voyez-vous qu’il y ait double vol, et sur quels indices vous mettez-vous à crier au vol à la deuxième puissance, dans le cas où le prix de vente d’une propriété foncière est à vos yeux d’une quotité exorbitante ? Voilà ce que je me permettrai de vous demander. Et en quoi donc consiste le premier de ces deux vols que vous dénoncez à la fois ? C’est ce qu’il faut éclaircir.

Vous ne faites, si je ne me trompe, qu’énoncer enfin ici, en termes clairs, l’accusation qui se présentait à nous, tout à l’heure, comme une insinuation perfide, alors que vous nous parliez du droit d’épave aboli par la Révolution et de cette probité vulgaire qui oblige à rapporter au commissaire de police tout objet perdu sur la voie publique. Après avoir développé longuement une théorie suivant laquelle le fait d’appropriation de la terre ou des maisons devait être considéré comme indifférent, étranger au droit, vous bafouez vous-même ce système en déclarant nettement ce même fait d’appropriation directement contraire au droit, puisque vous le flétrissez du nom odieux de vol.

C’est très-bien ; et, sans contredit, les injures sont