Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/210

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offerts, l’usage du sol et le travail agricole s’offrent eux-mêmes. La rente foncière et le salaire agricole décroissent ensemble.

L’élévation de la rente foncière et celle du salaire agricole, l’abaissement du salaire et celui de la rente sont des faits connexes, liés intimement, se produisant de concert en raison de la demande ou de l’offre relative des produits agricoles. Les deux hypothèses de M. Proudhon, l’une d’un travail demandé en même temps que d’un produit offert, l’autre d’une offre du travail en même temps que d’une demande des produits, sont inadmissibles. Elles accusent, chez l’auteur, le plus complet défaut d’observation des faits, et n’ont d’excuse que sa grande jeunesse en matière de valeur d’échange.

Si les hypothèses sont inadmissibles, leurs conséquences ne le sont pas moins. Que le travailleur agricole et le propriétaire foncier, solidaires, se réjouissent ensemble d’une demande de produits qui fait le déplaisir du consommateur ; ou que le consommateur s’applaudisse de voir s’offrir les produits au détriment du propriétaire et du travailleur ; que le salaire agricole et la rente foncière s’élèvent ou s’abaissent ensemble, ils existent toujours, et peuvent toujours se séparer distinctement et avec précision l’un de l’autre. Dans tous les cas, il y a dans le résultat des exploitations agricoles : 1° un salaire pour le travailleur, 2° une rente pour le propriétaire du sol, sans compter qu’il y a : 3° un profit pour le possesseur du capital agricole. C’est le consommateur des produits agricoles