méthodiquement la question de la valeur d’échange, on est conduit à en décrire les effets et les conséquences ; par suite, à faire l’analyse des transactions sociales qui toutes se ramènent à l’échange : entreprises, ventes et achats, circulation, escompte, prêts et emprunts, fermages, intérêts, salaires… La théorie générale de la valeur d’échange et la théorie particulière de l’échange n’en font donc qu’une seule et unique ; et l’on doit considérer le travail de l’économiste analysant l’échange comme analogue, par exemple, à celui du chimiste qui rendrait soin de placer une nomenclature minéralogique dans un traité de chimie générale.
III. Mais pour ne retenir de la théorie générale de la valeur d’échange que ce qui se rapporte plus spécialement à l’échange, et pour tirer tout le fruit de ma définition, je ferai encore une observation fondamentale. Tel que je l’ai défini, l’échange implique l’équivalence des objets échangés ; c’est-à-dire que je n’appelle point échange l’obtention ou la cession gratuite d’objets ayant une certaine valeur, non plus que l’obtention ou la cession d’objets ayant une certaine valeur contre d’autres objets non équivalents ; c’est-à-dire que, pour moi, l’équivalence ou l’égalité de valeur entre les objets échangés est, par définition, l’essence, l’âme et la loi de l’échange.
« C’est donc par là, pour le dire en passant, que l’échange se distingue profondément de la donation et du vol, aussi bien que au jeu. Dans la donation, le donateur ne reçoit rien à la place de ce qu’il