Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/82

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Le début est assez incohérent, et j’avoue ne pas saisir clairement l’idée de M. Proudhon. Voyons pourtant à nous entendre. Et d’abord, Monsieur Proudhon, quel peut être au juste le sens et la portée du fait que vous mentionnez ? Quel rapport y a-t-il entre la masse du numéraire circulant et l’importance des échanges qui, à un jour donné, s’effectuent dans un pays ? J’ignore, à vrai dire, quant à moi, quelle est la masse du numéraire qui circule en France ; j’ignore également qu’elle est l’importance des échanges qui s’effectuent en France à un jour donné. Comment savez-vous qu’à un jour donné, la masse du numéraire ne représente pas l’importance des échanges ?

Cela se voit par la Banque de France, dont rencaisse, au 10 juillet 1856, était de 232 millions, et les obligations de 632.

Ceci devient une mauvaise plaisanterie. Une banque qui aurait pour 632 millions d’obligations, et qui n’aurait qu’un encaisse de 232 millions serait dans un état facile à définir : elle serait en faillite. Telle n’était pas, permettez-moi de vous le dire, la situation de la Banque de France au 10 juillet 1856 : elle avait à son actif 232 millions de numéraire, plus son portefeuille contenant pour 400 millions de valeurs qu’elle avait à recouvrer, plus son capital de 90 millions. Ses obligations représentées par 632 millions de billets de banque étaient donc garanties par un actif s’élevant au moins à la même somme.

Telle était au 10 juillet 1856 la situation de la Banque de France. Ne nous en rapportons point à