Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/84

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échanges qui, à un jour donné, s’effectuent dans ce même pays, M. Proudhon devait ne pas dénaturer les faits et se contenter d’énoncer, comme nous, qu’à un jour donné, des échanges se faisant dans le commerce, un certain nombre de ces échanges ne se faisaient point au comptant contre numéraire, mais à terme contre effets de commerce. Il eût mis la main sur le problème du crédit.

Seulement, attendez ! voici où la position de mon économiste devient excessivement embarrassante : c’est qu’il n’a que faire du crédit, ni de la circulation ; il court après l’escompte, qui lui échappe s’il ne dénature les faits en vue de ses idées. Mais, dira-t-on, qu’est-ce que l’escompte ?

3° C’est un détail tout à fait épisodique enté sur le second des phénomènes que nous avons énoncés, celui de la circulation. Le jour où la Banque de France échange ses billets destinés à circuler contre des effets de commerce destinés à rester en portefeuille pendant 45 jours, elle prélève sur le montant des effets un escompte.

Quel doit être le taux de cet escompte ? Voilà ce qui préoccupe M. Proudhon. Mais c’est là une question bien différente des questions de crédit et de circulation qu’il aborde. L’escompte, qu’on l’admette ou qu’on le réprouve, est l’intérêt du capital que la Banque met en circulation, ou du moins la Banque le donne pour tel. Est-ce tort ? Est-ce raison ? Nous le verrons plus tard ; ce n’est pas l’heure encore à présent de nous en inquiéter. Le crédit et la circu-