Page:Walras - Les Associations populaires de consommation, de production et de crédit.djvu/76

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Dans ces circonstances, en effet, il n’y a plus, en présence l’un de l’autre, un capitaliste demandant des garanties réelles et un travailleur n’offrant que des garanties personnelles, un prêteur qui impose et un emprunteur qui subit une élévation du taux de l’intérêt. Entre l’un et l’autre apparaît, comme intermédiaire, une société et son fonds social. Sans doute, cette société est une société de travailleurs ; mais ces travailleurs répondent tous ensemble pour chacun d’entre eux, et, par conséquent, les garanties de moralité, de capacité et de réussite de chacun d’eux se corroborent des mêmes garanties personnelles de tous les autres. Sans doute aussi, le fonds social est engagé ; mais il est représenté, dans les associations de production ; par un établissement industriel, et, dans les associations de crédit, par des effets en portefeuille. La société intervient donc entre le capital et le travail pour assumer sur elle tous les risques du crédit ; elle les assume en principe en donnant sa garantie collective, elle les assume en fait en engageant son fonds social. Ces risques