Page:Watriquet de Couvin - Dits, édition Scheler, 1868.djvu/326

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Vous en sucherez la goute,
Vous qui ne goustez de pois.

Doucement me reconforte
Celle qui mon cuer a pris.

Doucement me reconforte
Une chate à moitié morte
Qui chante touz les jeudis
Une alleluye si forte
Que li clichés de nos porte
Dist que siens est li lendis ;
S’en fu uns leus si hardis
Qu’il ala maugré sa sorte
Tuer Dieu en paradis
Et dist : — « Compains, je t’aporte
Celle qui mon cuer a pris.

Je me veul d’amour retraire
Puis qu’elle m’i fait languir.

Je me veul d’amour retraire,
Dist uns estrons mors à traire,
Et dire voir pour mentir,
Et si vestirai la haire
Desormais, et pour pis faire
Me veul en bien convertir,
Et quant j’orrai retentir
Le mortier et les aus faire,
G’irai mes boiaus sentir,
Car tel note me doit plaire,
Puis qu’ele m’i fait languir.

A bonne amour sui donnée
Mon vivant pour miex valoir.