« Il faut en finir », se chuchota Gillian, et, rougissant, riant sans bruit, elle se pencha et lui caressa légèrement la bouche avec son bouquet de noisetier.
— Hé ! s’écria Elmer, holà ! Qui diable… qui m’a embrassé ?
Cette soudaine et mécontente vitalité d’un personnage jusque-là si inerte alarma Gillian, qui restait là, les mains croisées, très rouge et ne trouvant pas un mot à dire.
Elmer se leva, bâilla, s’étira.
— Dieu me pardonne, dit-il, j’ai dû dormir. Comment êtes-vous entrée sans faire le moindre bruit ? Depuis combien de temps êtes-vous là ? Qu’est-ce que c’était… Il s’arrêta, baissant les yeux sur elle. — C’est vous qui m’avez embrassé… inutile de prétendre que ce n’est pas vous.
— Je ne l’ai jamais fait, jamais, monsieur Elmer.
— Je jure que si, je l’ai senti. Et tout à coup, il se mit à rire. Vous pouvez recommencer, si vous en avez envie.
— Oh, ne continuez pas, Monsieur Elmer. Ce sont simplement ces chatons de noisetier… je vous les ai passés sur la figure.
— Les avez-vous détachés de votre robe ?
— Non… quelle différence cela ferait-il ?
Une fameuse pour lui : ainsi cette douce poitrine ronde s’était assez approchée de lui pour lui caresser les lèvres. Et il dormait. Brusquement, un regret intense d’avoir dormi lui fit dire : « Recommencez ! »
Elle se mit à rire : « Pas de danger ! Vous êtes éveillé à présent. »
Il se rassit, ferma les yeux et ronfla.
— Allons, Gillian. Vous ne pouvez prendre votre thé, tant que vous n’aurez pas réveillé le maître. Bien