fixement, toussa et enfin fut pris d’un accès de rire.
Ruth portait le plateau du thé, qu’elle déposa sur la table après y avoir mis une nappe. Regardant ensuite son maître, elle désigna Fringal d’un air interrogateur.
— Non, dans la cuisine avec toi, dit Elmer.
Évidemment, ils prenaient d’ordinaire tous trois leurs repas ensemble.
— Je veux que Ruth prenne le thé avec nous, dit Gillian.
— Ah, par Dieu, non, dit Elmer.
— Si vous ne laissez pas Ruth s’asseoir à côté de nous, je m’en vais.
Gillian, plus rouge que la plus pourpre des roses avait des larmes dans les yeux. Ruth, en la regardant, fit trois fois un signe de tête affirmatif : oui, elle prendrait place à la table avec eux, quoi qu’il dût en résulter.
— J’ai dit non, insista Elmer.
— Alors, au revoir, fit Gillian, et Fringal s’empressait déjà pour la faire sortir.
— Oh, restez, restez, s’écria Elmer d’un ton irrité. Va chercher deux autres tasses… mais ensuite, conclut-il, ils s’en iront.
— Et moi un peu après.
— Oui, un peu après, pas en même temps qu’eux.
Ruth revenait avec deux tasses de cuisine et du thé de qualité inférieure pour Fringal et pour elle.
— Versez-nous le thé, dit Elmer à Gillian.
— Pourquoi pas Ruth ?
— Je ne veux plus vous entendre prononcer ce nom. Voici votre chaise… allons.
Gillian, avec beaucoup de nervosité, obéit.
— Du sucre, monsieur Fringal ? Du sucre, Ruth ?
Comme c’était drôle : elle disait exactement les