GUILLERI
Le héros de cette chanson ne peut pas être l’un des trois frères Guillery, tous trois voleurs de grand chemin sous la Ligue, et surtout après la Ligue, car nous sommes en présence d’une espèce de comte Ory. Aucun des trois Guillery, celui qu’on appelait le capitaine encore moins que les deux autres, ne nous apparaît sous cet aspect dans les chroniques du temps ; ce sont de féroces brigands et assassins, que le peuple n’a jamais pu qualifier de compère. C’est plutôt quelque bon hobereau qui a dû inspirer cette chanson. Si, d’ailleurs, les paroles ont le même âge que la musique, ce qui est à peu près certain, cette chanson n’a pu voir le jour que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ; il y eut alors un moment où l’imitation du vieux français était très en vogue : il ne faut donc pas trop s’étonner de ce lairas-tu. En espagnol, carabo désigne une espèce de chien de chasse.
Nicolo a introduit cette chanson dans un joli trio de son opéra-comique Cendrillon.