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Usage divin ou diabolique du nombre, et par suite de la mathématique. Interdiction primitive du recensement. Un peuple qui se compte. Le nombre est puissance pour la nation ; l’âme numérotée est asservie. [Moïse a commencé par un recensement.]

Niobé compte ses enfants. Mais dès qu’ils sont puissants par la quantité ils sont esclaves de la quantité. La quantité sous la forme du temps rend esclaves toutes les choses créées. Les êtres créés ont choisi la quantité et par suite l’esclavage du temps.

La mathématique pure, étude de la quantité d’où la quantité est bannie. Rédemption de Niobé.

Par l’analogie et les notions d’unité et d’infini.

Étudier dans la quantité, non la quantité, mais les dispositions de la sagesse divine.

Le beau aussi détourne de la quantité.

(Le nombre des enfants, richesse dans les temps primitifs.)

Niobé. Le châtiment, c’est non seulement que ses enfants meurent, mais qu’ensuite elle mange. C’est la version la plus poignante du péché originel et de son châtiment.

Mathématique. Substitution du rapport à la quantité. Relativité de la quantité.

Versions du péché originel : 1o Ève ; 2o inceste entre soleil et lune (Esquimaux, Gitans) ; 3o vin de palme (nègres) ; 4o porte (contes de Grimm) ; 5o haine de la beauté ? (Blanche-Neige, amandier) ; 6o nombre (Niobé) ; 7o histoire de Tantale ; 8o Atrée et Thyeste ?



Chant du Nil : Ô faucille, mère d’autres petites,Nul forgeron n’en fit une autre mieux que toi.