Page:Weil - Écrits de Londres et dernières lettres, 1957.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sont seulement l’expression concrète du respect pour cette vocation.

L’inexprimable a plus que toute autre chose besoin d’être exprimé. Pour cela il faut qu’il soit transposé.

Le divin —



Pas de libéralisme (dire pourquoi) — pas de totalitarisme (dire pourquoi) — quelque chose d’humain.

Union des contraires (mais bonne union — quelle est la mauvaise ? les définir) — unique levier pour élever.



L’homme ne peut pas se prendre pour but lui-même. S’il l’essaie, il tombe dans la recherche du plaisir immédiat, l’indifférence, l’ennui. Il lui faut un but hors de lui. Or toutes les choses en ce monde hors de lui lui sont inférieures. Une seule a sur lui l’apparence de la supériorité. C’est la société. Mais c’est une fausse apparence. Quant aux autres hommes, ils lui sont supérieurs ou inférieurs à tel ou tel égard, mais ils sont essentiellement ses semblables. Pourquoi les prendrait-il pour but s’il ne peut pas se prendre pour but lui-même ?



Milieux économiques plus grands que la nation, milieux culturels plus petits. (Nation, quel genre d’unité, alors ?)



Le bien est hors de ce monde. Mais il a ici-bas pour symboles visibles tous les hommes, en ce sens que tous les hommes sont des récepteurs pour ses ondes (s’ils sont détraqués, et réparables ou non, ce n’est pas notre affaire).