Le mardi 4 décembre 1934, Simone Weil entrait comme « manœuvre sur machine » dans une usine. Ce professeur agrégé voulait vivre la vie d’un ouvrier, partager sa misère et ses peines, mais éprouver aussi la solidarité, l’amitié, le dévouement.
Ce livre de Simone Weil que nous publions aujourd’hui est la somme de cette expérience, c’est-à-dire ses observations et les conclusions qu’elle en a tirées. Il se compose de son Journal d’Usine et d’une série de textes, dont il se dégage une philosophie et une morale.
La condition de l’ouvrier est une des plus injustes dans le monde moderne. Non seulement il est victime d’une iniquité matérielle : travail exténuant pour un salaire relativement minime — mais encore d’une iniquité morale, à savoir le manque d’intérêt de ce travail. L’ouvrier, par le fait qu’il est cantonné indéfiniment à la fabrication d’une seule pièce ou d’un élément, est privé de la joie de la création qui serait sa seule et efficace compensation. Aux deux formes traditionnelles d’oppression de l’humanité, dit Simone Weil, oppressions par les armes et par l’argent, s’en ajoute une troisième : l’oppression par la fonction.
La Condition ouvrière n’est pas un livre écrit par un intellectuel en mal d’expériences extrêmes. C’est le cri bouleversant d’une âme qui a vécu, au niveau le plus haut de l’amour et de l’intelligence, l’injustice profonde de la condition prolétarienne.
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