Page:Weil - La Condition ouvrière, 1951.djvu/71

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ration (pas prête). Le magas. me dit : prends pas ça, c’est trop dur. Je trouve autre chose. Lundi, je vois Eugénie qui le fait toute la journée. Suis bourrelée de remords. Si j’avais voulu m’arranger pour le prendre, je l’aurais pu sans doute. Et je sais combien c’est pénible : c’est ce que j’avais fait la dernière après-midi lors de l’otite, ou quelque chose d’équivalent. À 4 h. ½, elle est visiblement épuisée.

Jacquot et la machine.

Le magasinier, le dessinateur, et l’ « outil universel ».

Que s’était-il passé avec la machine ? (idiote, de n’avoir pas observé avec plus d’attention). — Quand j’appuyais sur les boutons, l’outil tombait parfois 2 fois ; le chef d’équipe, voyant ça, dit : « ça ne doit pas faire ça » (c’est tout ! ») Plus tard, ça refait la même chose, seulement la 2e fois ça reste ! Jacquot la relève et je continue… jusqu’à ce que ça recommence. Il finit par me faire arrêter. Ilion, qui passe, lui dit que le « doigt » (le ressort) de la grande roue est cassé. C’est vrai. Mais il y avait, paraît-il, encore autre chose. On voit que, pour le petit Jacquot, la machine est une drôle de bête…

L’outillage et son contre-maître.


Mardi matin. — 3 commandes analogues à lundi soir.

1] 600 à 0,56 %, petites pièces difficiles à ôter, marque 1 h. ¼.

2] 550 à 0,71 %, m. 1 h. 20.

3] 550 à 0,71 %, m. 1 h. 20.

Très fatigant à la longue, car la pédale est très dure (mal au ventre). Jacquot toujours charmant.

Après, tombe sur Biol (nostalgie des pièces lourdes qui m’ont donné des remords !), il me met au « piano », où je passe aussi toute l’après-midi, exception faite pour arrêt de 2 h. ¾ à 3 h. ¾. Les 2 commandes payées 0,50 %, l’une 630, l’autre 315.

Temps m. 2 h., puis 3 h. ¼.

Total : 1 h. ¼, 1 h. 20, 1 h.20, 2 h. ¾ h.= 6 h. 40 m.,