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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/119

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Il y compte le Crabe (assimilé à l’Hydre ?) — Le Lion — Mais il n’y en a pas d’autre, sauf le taureau.

Est-ce que cette liste répond à un Zodiaque plus ancien ?

Description des mystères d’Éleusis, H. fer. 842.


Si on subordonne toutes choses à l’obéissance à Dieu, sans aucune restriction, avec cette pensée : Si Dieu est réel, on gagne ainsi tout — quand même l’instant de la mort apporterait le néant ; si ce mot ne correspond à rien qu’à des illusions, on n’a rien perdu, car alors il n’y a absolument aucun bien, et par suite rien à perdre ; on a même gagné d’être dans la vérité, car on a laissé des biens illusoires, qui existent, mais qui ne sont pas des biens, pour une chose qui (dans cette supposition), n’existe pas, mais qui, si elle existait, serait encore l’unique bien.

Si on gouverne ainsi sa vie, aucune révélation au moment de la mort ne peut causer de regret ; car quand le hasard ou le démon gouverneraient tous les mondes, on n’aurait pas à regretter d’avoir vécu ainsi.

Cela est bien préférable au pari de Pascal.

Quand Dieu serait une illusion du point de vue de l’existence, Il est l’unique réalité du point de vue du bien. Cela, j’en ai la certitude, car c’est une définition. « Dieu est le bien » est aussi certain que « je suis ». Je suis dans la vérité si j’arrache mon désir de toutes les choses qui ne sont pas des biens pour le diriger uniquement vers le bien, sans savoir s’il existe ou non.

Quand une fois tout mon désir est dirigé vers le bien, quel autre bien ai-je à attendre ? Je possède alors tout le bien. C’est cela, posséder tout le bien. Quelle absurdité d’imaginer une autre félicité ?

Pour le privilège de me trouver avant de mourir dans un état parfaitement semblable à celui du Christ quand, étant sur la croix, il disait : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » — pour ce privilège, je renoncerais volontiers à tout ce qu’on nomme le Paradis.

Car tout son désir était entièrement dirigé vers Dieu, et dès lors il possédait parfaitement Dieu.