à nu et commencent à la consommer, il faut que cette énergie même s’arrache aux fonctions biologiques qu’elle alimente et se consacre à Dieu. C’est la mort spirituelle, qui est aussi une opération corporelle. L’homme se donne à manger aux créatures de Dieu.
Mais cette énergie n’est pas mobile ; elle est végétale. Elle ne peut pas se donner une direction. La partie de l’âme qui est située à l’autre pôle peut seulement dire : je consens à ce que ma chair soit dévorée jusqu’à la mort — ou encore : jusqu’à la perpétuité des temps.
Il y a alors comme un transfert de la douleur de la partie charnelle de l’âme, qui a péché, sur la partie éternelle, qui est innocente.
L’âme se divise en deux, une partie innocente et une partie coupable, et la partie innocente souffre pour la coupable et la justifie.
L’âme se divise en une partie illimitée et une partie limitante. Le composé qui est sur le plan du fini a disparu. Dans ce microcosme, le chaos originel est reproduit, les eaux originelles où flotte l’Esprit. Une partie souffre au-dessous du temps, et toute fraction du temps lui semble une perpétuité. Une partie souffre au-dessus du temps, et la perpétuité lui semble chose finie. L’âme est coupée en deux et entre les deux parties se trouve la totalité du temps. Le temps est l’épée qui coupe l’âme en deux. (En un autre sens, l’Amour est cette épée.) La partie sensible de l’âme est en enfer, la partie qui est au ciel ne sent rien, sinon par une contagion de la première.
Après cela il y a nouvelle création, que l’âme accepte non pas pour exister, car elle aspire à ne pas exister, mais uniquement pour l’amour des créatures, comme Dieu accepte de créer.
Accepter d’être créé comme Dieu accepte de créer, pour l’amour des autres créatures.
Cette nouvelle création est comme une incarnation. La seconde création n’est pas création, mais génération. Le Christ entre dans l’âme et se substitue à elle.
Ceux qui ont été engendrés d’en haut ne sont pas