Travailler notre âme comme on travaille la terre pour qu’elle reçoive le grain. Nous labourer nous-mêmes.
C’est un thème qui doit durer tout le temps des labours et finir aux semailles.
En labourant, demander à Dieu de retourner et briser l’âme comme on retourne et brise la terre.
Puis « Si le grain ne meurt ». C’est un thème qui peut durer depuis la moisson, où on tue le blé, jusqu’aux semailles. Le labour est la préparation d’une sépulture.
Demander à Dieu de nous tuer et de nous ensevelir spirituellement dès ici-bas. Ensevelir dans le renoncement total et le silence.
Surtout Marc, iv, 26.
« Le royaume de Dieu, c’est comme un homme qui jetterait le grain sur la terre et dormirait et se réveillerait la nuit et le jour, et le grain germe et croît tandis qu’il n’en sait rien. D’elle-même la terre porte les fruits ; d’abord l’herbe, puis l’épi, puis la plénitude du blé dans l’épi. Et quand elle a donné le fruit, aussitôt on envoie la faux, parce que la moisson est là. » (Aussitôt après, grain de sénevé.)
Une fois la terre bien préparée, si seulement elle accueille le germe, et si on écarte ce qui le détruirait, le germe pousse tout seul. La lumière et l’eau qui tombent du ciel le font pousser.
Objet de méditation depuis les semailles jusqu’à la moisson. Le jour, alors qu’on s’occupe à n’importe quoi ; le soir, quand on va dormir ; la nuit si on s’éveille ; se dire de moment en moment : pendant ce temps le grain pousse. Et quoique le paysan n’y pense pas constamment, il a toujours quelque part en lui la certitude heureuse que le blé pousse.
Quand l’âme a une fois reçu un atome d’amour de Dieu, il n’y a plus qu’à attendre et laisser pousser.
Il faut seulement veiller, comme le paysan veille sur son champ.
Demander à Dieu de semer un grain dans l’âme et d’y verser la lumière et la pluie.
La moisson est la mort spirituelle. Quand le grain s’est