est la fille du premier homme. Sa faute a été de croire que ses enfants sont à elle.
Tantale, instruit par l’expérience, détourne les yeux, ferme la bouche, se mord les lèvres, quand les branches chargées de fruits se penchent vers lui. Mais quand les fruits vont jusqu’à toucher ses lèvres, il ne peut pas s’empêcher d’essayer de les saisir. Alors les branches se relèvent jusqu’au ciel ; lui, pris de rage et de soif dévorante, boit du fleuve où il est et n’avale que de la poussière.
Je suis très souvent ainsi.
En quel sens est-ce que le supplice de Tantale est éternel ? Il l’est parce que Tantale est incapable d’un mouvement d’amour. Mais si Tantale renonçait par amour pour la volonté de Zeus à essayer d’étancher la soif et la faim, son supplice aurait un jour un terme.
Que Dieu soit le bien, c’est une certitude. C’est une définition. Que Dieu, d’une certaine manière — que j’ignore — soit réalité, cela même est une certitude. Cela n’est pas matière de foi. Mais que chacune des pensées par lesquelles je désire le bien me rapproche du bien, cela, c’est un objet de foi. Je ne puis en faire l’expérience que par la foi. Et même après expérience, ce n’est quand même pas un objet de constatation, mais seulement de foi.
Comme posséder le bien consiste à le désirer, l’article de foi en question — qui est l’unique article de la vraie foi — a pour objet la fécondité, la faculté d’auto-multiplication de tout désir de bien.
Du seul fait qu’une âme désire vraiment, purement, exclusivement le bien avec une partie d’elle-même, en un instant ultérieur du temps elle désirera le bien avec une partie plus grande d’elle-même — à moins qu’elle ne refuse de consentir à cette transformation.
Croire cela, c’est avoir la foi.
Est-ce que vraiment, comme l’Évangile semblé l’indiquer, il y a un rapport entre cela et la guérison des possédés, la marche sur les eaux, le déplacement des montagnes ? Le rapport symbolique est clair. Mais y a-t-il