dictoires de cet amour, d’adorer la personne de Dieu dans une chose. Soleil, pierre, statue, pain de l’Eucharistie.
L’adoration du soleil, c’est-à-dire de Dieu à travers le soleil, est une forme très belle et poignante de ce double amour.
Si on se représente le soleil, tel qu’il est — lointain, parfaitement impartial dans la distribution de la lumière, absolument astreint à un cours déterminé — comme un être sentant et pensant, quelle meilleure représentation de Dieu peut-on trouver ? Quel meilleur modèle à imiter ?
Si le soleil voyait les crimes et les malheurs d’ici-bas, quelle compassion impuissante et parfaitement pure descendrait de lui sur nous ?
Le soleil ainsi conçu est un équivalent de l’Incarnation. Meilleur à certains égards, moins bon à d’autres, parce que loin de la forme humaine.
Platon propose, non pas le soleil, mais l’ordre même du monde, et surtout des astres. Un être, l’ordre du monde, qui a pour corps le monde et pour âme la perfection.
Si on adore Dieu dans un homme, il faut alors que cet homme soit une chose à force de passivité, qu’il souffre une passion et la souffre en silence.
Ou encore qu’il soit un prêtre (Melchisédec) astreint dans les cérémonies à un ordre aussi fixe que celui des astres.
La cérémonie est une imitation de l’ordre du monde et du silence des choses.
Le Père dans les cieux, qui abandonne son Fils et garde le silence ; le Christ abandonné, cloué dans le silence ; deux divinités impersonnelles qui se reflètent l’une dans l’autre et font un seul Dieu.
L’image de la puissance indifférente de Dieu, c’est l’obéissance passive de la créature.
Dieu crée Dieu, Dieu connaît Dieu, Dieu aime Dieu — et Dieu commande à Dieu qui lui obéit.
La Trinité implique l’incarnation — et par suite la Création.
Mystère, Usage légitime et illégitime de cette notion ?