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Page:Weil - Lettre à un religieux, 1951.djvu/83

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contre son propre corps ». « La nourriture est pour le ventre et le ventre pour la nourriture ; Dieu détruira l’une et l’autre. Mais le corps est non pas pour la fornication, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps »). [Quel est ici le sens du mot « corps », si singulièrement opposé à « ventre » ?]

L’étude des doctrines hindoues jette là-dessus une lumière bien plus vive qu’aucun texte chrétien à ma connaissance. Les chrétiens n’ont jamais dit, que je sache, pourquoi la chasteté (et notamment la virginité) a une valeur spirituelle. C’est une grave lacune, et qui éloigne du Christ beaucoup d’âmes.

— Le rapport de la doctrine de la rédemption, où l’homme est le but (et qui, comme Abélard le remarquait très bien, est tout à fait inintelligible) et de la doctrine en apparence contraire indiquée par les mots « Dieu a voulu donner à son Fils beaucoup de frères ». (Nous aurions été créés alors à cause de l’Incarnation.)

— Le rapport mystérieux entre la Loi et le péché, exprimé par saint Paul d’une