Page:Weil - Lettre à un religieux, 1951.djvu/89

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rique, où le Soleil, amoureux d’une fille de chef qui a repoussé tous les prétendants, descend sur terre comme un garçon malade, presque aveugle, d’une pauvreté sordide. Une étoile l’accompagne et s’incarne comme une misérable vieille, grand-mère du garçon. Le chef met la main de sa fille au concours et impose des épreuves très difficiles. Le misérable garçon, quoique malade et couché sur sa paillasse, contre toute attente est seul à les réussir toutes. La fille du chef va chez lui comme épouse, malgré sa répugnance, par fidélité à la parole de son père. Le malheureux garçon se transforme en un prince merveilleux et transforme son épouse, changeant en or ses cheveux et ses vêtements.

On ne pourrait pourtant pas attribuer ce conte à une influence chrétienne, il semble…

— Dans la liturgie des jours saints, ipse lignum tunc notavit, damna ligni ut solveret — …arbor una nobilis : nulla silva talem profert, fronde, flore, germine rendent aussi un son étrange. Ces paroles sont splendides ; il a dû s’y rapporter toute une sym-