Page:Weil - Lettre à un religieux, 1951.djvu/92

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avec le christianisme, serait la trace d’un mélange analogue. Ce ne serait pas moins extraordinaire.

Peut-être y a-t-il eu au début des apôtres du Christ pour comprendre la parole « allez enseigner les nations » de la manière que je crois la bonne ?

35o La compréhension du christianisme nous est rendue presque impossible par le profond mystère qui recouvre l’histoire des premiers temps.

Ce mystère porte d’abord sur les rapports du christianisme, d’une part avec Israël, d’autre part avec les traditions religieuses des gentes.

Il est extrêmement improbable qu’il n’y ait pas eu dans les débuts des essais de syncrétisme analogues à ce dont rêvait Nicolas de Cues. Or il n’y a aucune trace de condamnation portée par l’Église contre de tels essais. (D’ailleurs, Nicolas de Cues non plus n’a pas été condamné.) Et pourtant tout s’est passé en fait comme s’ils avaient été condamnés.

À côté des niaiseries de Clément d’Alexandrie — qui ne savait même plus quels