d’user de la menace et de la crainte en exerçant, pour les imposer, son pouvoir de priver des sacrements.
Pour moi, dans l’effort de réflexion, un désaccord apparent ou réel avec l’enseignement de l’Église est seulement un motif de suspendre longtemps la pensée, de pousser aussi loin que possible l’examen, l’attention et le scrupule, avant de rien oser affirmer. Mais c’est tout.
À cela près, je médite tous les problèmes relatifs à l’étude comparée des religions, à leur histoire, à la vérité enfermée dans chacune, aux rapports de la religion avec les formes profanes de la recherche de la vérité et avec l’ensemble de la vie profane, à la signification mystérieuse des textes et des traditions du christianisme ; tout cela sans aucun souci d’un accord ou d’un désaccord possible avec l’enseignement dogmatique de l’Église.
Me sachant faillible, sachant que tout le mal que j’ai la lâcheté de laisser subsister dans mon âme doit y produire une quantité proportionnelle de mensonge et d’erreur, je doute en un sens des choses mêmes qui m’apparaissent le plus manifestement certaines.
Mais ce doute porte à un degré égal sur toutes mes pensées, aussi bien celles qui sont en accord que celles qui sont en désaccord avec l’enseignement de l’Église.
J’espère et je compte fermement demeurer dans cette attitude jusqu’à la mort.
J’ai la certitude que ce langage n’enferme aucun péché. C’est en pensant autrement que je commettrais un crime contre ma vocation, qui exige une probité intellectuelle absolue.