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Page:Weil - Sur la science, 1966.djvu/260

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qu’ils ont dans les yeux et les doigts dépendent de la conception qu’ils se font de la vie humaine et du monde. Ceci ne s’applique qu’à ceux de tout premier ordre. D’une manière générale je pense que chez les hommes de tout premier ordre aucune espèce d’activité n’est sans liens intimes avec toutes les autres. Bien entendu, l’étiquette qu’ils se laissent parfois coller en raison du temps et du milieu où ils vivent peut être indifférente ; une étiquette n’est pas une doctrine. Il est clair que le mystère du très grand art, c’est que la doctrine de l’artiste passe dans ses mains. J’en dirais autant de la science. Mais il est peu de très grands hommes (on peut différer aussi sur la classification) et pour tous les autres ce que tu dis est tout à fait juste. Remarque, soit dit en passant, que la plupart des doctrines étant équivalentes en ce qu’elles ont d’essentiel, les différences de doctrine souvent n’existent pas là où on croit en voir.

[…] l’idée de l’art comme d’une chose qui rend fou, ou qui convient aux fous, est une des pires impiétés qu’on puisse prononcer.

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