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Ma Mère
e me rappelle que,
lorsque j’étais las de courir, je venais
m’asseoir devant la table à thé, dans mon petit fauteuil d’enfant, haut perché. Il était déjà tard ; j’avais fini depuis longtemps ma tasse de lait sucré, et mes yeux se fermaient de sommeil mais je ne bougeais pas ; je restais tranquille et j’écoutais. Comment ne pas écouter ? Maman cause avec une des
personnes présentes, et le son de sa voix est si doux, si aimable ! lui seul il dit tant de choses à mon cœur !
Je la regarde fixement avec des yeux obscurcis par le sommeil, et tout à coup elle devient toute petite, toute petite. Je me laisse glisser jusqu’à terre, et vais tout doucement me coucher commodément dans un grand fauteuil.
« Tu t’endors, me dit maman. Tu ferais mieux d’aller te coucher.
— Je n’ai pas envie de dormir, maman. »
Des rêves vagues, mais délicieux, emplissent mon imagination le bon sommeil de l’enfance ferme mes paupières, et, au bout d’un instant, je suis endormi. Je sens sur moi, à travers