Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/101

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C’est une gloire pour la cour et pour le théâtre des Petits-Cabinets que là aient été sentis et dits, pour la première fois, comme ils devaient l’être, ces vers de tant de fraîcheur, ce couplet sur une jeune fille d’un sentiment si exquis et si nouveau alors au théâtre :


Que je suis pénétré ! Que je la trouve belle !
Que son air de douceur, et noble et naturelle,
A bien renouvelé cet instinct enchanteur,
Ce sentiment si pur, le premier de mon cœur !


Je pardonne largement ses fables au duc de Nivernais puisqu’il a su deviner le rôle de Valère. Je pardonnerais bien d’autres choses.

Il faut que je ne sois pas du tout de mon temps pour être si sensible au goût de ceux qui en ont, pour n’apercevoir ni à Trianon, ni au théâtre de Bellevue, ni aux Petits-Cabinets, le scandale et l’excès des dépenses, pour ne faire autre chose qu’apprécier vivement le choix du répertoire qui comprenait l’Esprit de contradiction, le Méchant, le Philosophe marié, la Mère coquette, M. de Pourceaugnac, etc. Non, il ne faut pas que je sois de mon temps ! Ce qui me console, c’est qu’en ce point du moins je suis bien un Français de la vieille race. Je lisais récemment dans l’Histoire du