Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/103

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plein et de joie sans mélange, à nous-mêmes quelques pages pénétrées de plus dans les Confessions. Cinquante mille écus ! Mais c’est pour rien ! Je les mets à l’actif et non au passif de la marquise. Pour ce qui est des criailleries qu’excita, chez les censeurs prétendus prévoyants, la représentation du Barbier de Séville, donnée à Trianon le 19 août 1785, dans le même temps que Paris se ruait au monologue de Figaro, j’admire la bravoure de la reine et j’y applaudis. Grimm assure que Marie-Antoinette fut charmante de grâce et de vérité dans le personnage de Rosine, surtout au quatrième acte, dont tout le monde connaît le pathétique simple et doux. J’en crois Grimm sans peine, bien qu’à l’ordinaire Marie-Antoinette jouât médiocrement. Rosine était son âme. Son beau-frère, le comte d’Artois (depuis Charles X), faisait Figaro.

Leur jette à tous deux la pierre qui voudra ! Parbleu ! C’est encore une action plus royale d’avoir représenté passablement Figaro que d’avoir fait les ordonnances de Juillet, sans moyen ni volonté de les soutenir ! Ce n’est pas non plus ceux qui sont d’entre la foule, ceux qui sont « obligés de déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu’on en a mis depuis cent ans à gouverner maint empire », ce n’est pas eux qui doivent faire un crime à une reine d’avoir aimé et goûté le Bar-