Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le plus tôt possible, un violon dont il racla. Son pure, de très bonne heure et quand il ne possédait pas encore son alphabet, lui faisait des lectures choisies ; de sorte que, même avant de savoir lire et écrire, même avant d’avoir mis les pieds à l’école, l’enfant avait à son insu l’esprit imprégné ou teinté de bonnes lettres, sens, formes et sons. Vous voyez quelle variété déjà de culture ; comme tout le nécessaire (sauf le dessin) s’y trouve, dès qu’a surgi la pointe de discernement et d’intelligence ! Cette éducation, où le hasard concourait, où on laissait le hasard, le premier et le plus fécond des maîtres, remplir tout l’office qui lui appartient, fut celle de beaucoup de gens de ma génération ; avec l’école systématique, uniforme et obligatoire, personne en France désormais ne la recevra plus. Parmi tout ce que M. Sarccy évoque d’images de sa petite ville d’enfance, le mameluck de Napoléon qui s’y était retiré, l’ancien petite flûte des armées impériales qui accusait le mameluck d’avoir trahi le grand homme, les luttes, les intrigues et les méprises dans le choix de la rosière annuelle, les fêtes de société, le lecteur remarquera les veillées de la maison Sarcey. De temps à autre, on invitait les voisins, le soir, pour une lecture. On se réunissait dans la chambre à coucher dont M. Sarcey donne une description charmante de finesse et de cordia-