Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/335

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on peut appliquer au règne et à la personne de Napoléon III, en en modifiant légèrement le sens :


L’empereur seul est tout et l’empire n’est rien.


même en faisant abstraction de la catastrophe finale, aucun homme sensé et instruit du passé de la France ne peut tenir en grande estime le gouvernement dont nous avons joui après 1851. Il se peut que la nouvelle période politique, ouverte en 1871, ait créé en assez grand nombre des points de comparaison qui tournent plutôt au profit qu’au détriment des souvenirs de la période incluse entre 1852 et 1869 ; le gouvernement de 1852 n’en reste pas moins un gouvernement médiocre et incohérent, brouillé avec le bon sens, empreint dans sa politique extérieure, comme dans sa politique intérieure, des caractères de la décadence. Mais Napoléon III lui-même, considéré en soi, avec la suite de ses actions, ses rêves magnanimes, sa spontanéité généreuse, sa jeunesse chevaleresque, son mariage poétique, les extrémités de la fortune qu’il a connues, se dressera toujours, devant la postérité, comme l’une des figures les plus hautes et les plus attachantes de ce siècle. On aimerait à connaître ses goûts en matière de littérature et de théâtre, comme on connaît ceux de Louis XIV et de Napo-