Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/342

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aucun doute, par celle qui s’était réservé la haute direction, par l’impératrice. Autant qu’on peut interpréter les demi-mots de M. Leveaux, l’impératrice jugeait le faire de M. Sardou brutal et grossier. Qu’eût-elle dit de M. Alexandre Dumas fils ! Aussi le nom de M. Dumas est-il totalement absent du répertoire de Compiègne. En réunissant tous ces menus symptômes, en les interrogeant avec discrétion, on arrive toujours à la même conclusion : le goût de l’impératrice était pour l’époque de Louis-Philippe et pour le ton de cette époque.

Nous nous plaignons que M. Alphonse Leveaux ait rarement indiqué avec une précision suffisante les impressions de l’empereur, de l’impératrice et de la loge impériale. Nous ne regrettons pas qu’il ait donné les siennes. Il est toujours intéressant de connaître de quelle façon un écrivain moyen de telle ou telle génération était affecté par les œuvres du jour. Les jugements de M. Leveaux, émis sans prétention, témoignent d’un sens juste et mesuré. Je citerai son jugement sur le Roman d’un jeune homme pauvre :


« Cinq actes et sept tableaux, c’est bien long. Autant qu’il m’en souvient, on s’est un peu ennuyé… Maxime est un exemple dangereux… Son roman, c’est l’idée vague, l’orgueil, le mépris des choses vul-