napoléonien et retombait par contraste sur le système de Louis-Philippe, le plus sage des rois et le moins napoléonien des hommes. Dix ans plus tard, dans la préface des Burgraves, l’expression impériale est encore plus vive. « Il fallait que la souveraineté éclatât… Il fallait qu’un empereur apparût… Il fallait faire sortir des profondeurs mystérieuses le glorieux messie militaire que l’Allemagne attend encore… » Ces lignes sont de l’an 1843. Cinq ans plus tard, un empereur, un messie impérial devait apparaître de nouveau chez nous. Il devait dire aussi à sa manière : « Il est temps que la souveraineté éclate… »
La haine se plaça entre l’empereur et le poète : et les Châtiments ont immortalisé la rupture. Comment cela se fit-il ? Je ne le sais. Les bureaucrates, probablement ! Les corps constitués ! Les réputations établies, les gens établis, les gens de place, les gens de poids, les imbéciles considérables ! Il faut avouer que c’est là l’un des malentendus les plus étonnants de notre histoire contemporaine.
Mais même en ce moment, même quand il lançait le vers célèbre auquel il a tenu parole,
Et s’il n’en reste qu’un je serai celui-là.