Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/40

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coration, le costume. D’aucun de ces éléments on ne peut dire qu’il est inutile à la représentation. On ne peut dire d’aucun qu’il n’est pas en quelque degré nécessaire. M. Perrin esquisse rapidement l’histoire de chacun d’eux, en y mêlant ses propres souvenirs de directeur de théâtre. Ici, je place d’abord une observation qui deviendrait, le cas échéant, une grosse objection contre le système ou les excès du système de mise en scène appliqué à la Comédie-Française par M. Perrin. Il me semble que M. Perrin, en écrivant son chapitre pour servir à l’histoire du théâtre, ne s’est pas fait assez remarquer à lui-même la loi historique d’où ressort l’importance respective, fort inégale, des trois éléments dont il traite. On a senti dès que l’on a eu chez nous la notion définitive du théâtre, et l’on ne pouvait faire autrement, on a senti tout de suite la nécessité absolue du jeu et de l’action ; assez vite, l’inquiétude et le souci du costume ; fort tard, le besoin du décor ; plus tard encore celui de la décoration. La décoration, en effet, dans le développement de notre histoire scénique, se distingue fort bien du décor. Nous connaissions déjà, depuis assez longtemps, à l’Opéra, les décors du second acte, du troisième acte et du cinquième acte des Huguenots, des premier et troisième actes de Robert, des premier et cinquième actes de la Juive, décors admirables par l’union de la splendeur avec l’exactitude,