Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/51

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limpide. Je ne distingue pas bien, quand je vois l’Ami Fritz à la Comédie, qu’est-ce qui est l’accessoire, de la mise en scène ou de la pièce ; je ne sais trop si ce sont les décors qui servent d’illustration au texte de MM. Erckmann-Chatrian, ou si c’est le texte pénétré de l’accent du terroir, vertraulich et häuslich, qui sert de légende à la belle image composée par les décors. Je sais que le tout ensemble forme un spectacle qui peut plaire à l’amant le plus austère de la poésie pure. On en est tout rafraîchi.

Maintenant, il est vrai que M. Perrin outre un peu son amour de la mise en scène quand il retarde de plusieurs semaines ou de plusieurs mois ou de toujours la reprise de Bérénice et celle de Bajazet, sous prétexte qu’il n’est pas encore tout à fait renseigné par les antiquaires sur la couleur de la tunique que portait la vraie Bérénice ou parce qu’il manque un tur. On tombe toujours du côté où l’on penche, et les natures d’élite penchent toujours beaucoup plus du côté de leurs qualités que de leurs défauts ; car enfin, et, somme toute, c’est une qualité pour un directeur de théâtre que de tenir à préparer des représentations irréprochables.