Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/159

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L’organisation tout entière de ma visite à Moscou fut agencée avec un désordre particulièrement agaçant.

Un matelot, porteur d’une bouilloire d’argent, qui n’arrivait pas à se retrouver dans les rues de Moscou, fut chargé de m’y piloter cependant qu’un Américain, qui ne parlait ni ne comprenait assez le russe pour téléphoner convenablement, était chargé de fixer mes divers rendez-vous.

Bien que longtemps à l’avance, j’eusse entendu, à Petrograd, Gorky prendre par téléphone toutes dispositions pour préparer mon entrevue avec Lénine, les autorités de Moscou, lorsque j’y arrivai déclarèrent qu’elles n’avaient reçu aucun avis de ma visite.

Plus tard, lorsqu’il fut question pour moi de rentrer à Petrograd, on me fit prendre un train omnibus qui mit 22 heures au lieu de 14 que prend l’express pour faire le trajet !

De pareils détails peuvent sembler d’importance secondaire. Mais si l’on veut bien se rappeler que la Russie faisait de son mieux pour me donner l’impression de sa force et